samedi 21 juin 2014

Importance des reconnaissances de circuits

Les reconnaissances... parfois on peut s'y adonner et parfois c'est plus difficile : parcours loin du domicile, manque d'information, problème de temps pour s'y rendre. Mais effectuer une reconnaissance est parfois primordiale pour réussir sa course. Qui vient participer à une manche de coupe de France sans avoir pris le soin de faire au moins une boucle de reco ? On sait tous que la moindre seconde est importante sur ces épreuves alors pourquoi s'en priver sur les autres ?



Je différencierai 2 sortes de reconnaissances. Premièrement, les reco "raid" où on cherche plutôt à gérer son effort dans le temps pour finir au mieux l'épreuve, et deuxièmement, les reco "XCO" qui doivent se faire dans le détail pour chercher à gagner 1sec par-ci par-là et donc grappiller le maximum de place car les écarts sont très faibles entre les concurrents.

Reco "Raid"

Je l'ai signalé sur de précédents articles, mais cette année j'ai essayé de faire les choses bien. Tout d'abord à Nimes lors de l'Offroad Caveirac, nous avons fait une 20aine de kilomètres répartis entre le début et la fin du parcours. Je fais une pas trop mauvaise course en prenant la 8ème place au scratch. Je me suis également rendu à Laissac la veille de la course pour repérer 20km du circuit avec Lucas et son frère Arthur. Le lendemain je m'impose sur ce Roc Laissagais. Plus récemment, sur les conseils d'un ami, je me suis rendu en Lozère pour reconnaitre les spéciales de La Lozérienne. J'y ai passé 2 jours pour toutes les connaitre et le résultat est là : je remporte l'épreuve. Un peu avant, pour la Pastourelle, je n'ai pas fait de reco à proprement dite, mais depuis le temps que je fais cette course, je connais une très grande partie du circuit et de ses pièges. C'est justement ce qui m'a permis d'éviter de me perdre quand j'ai loupé l'entrée d'un champ...entrée qui a écarté Sébastien Chabert du podium.

Voilà pour les exemples et donc vous l'aurez compris, connaitre un parcours est d'une grande importance. Psychologiquement la reco a son importance car elle répond à pas mal de question que l'on peut se poser avant l'épreuve. Gestion de l'effort, gestion du terrain, gestion du matériel avec le choix des pneus et de la transmission (pour la Lozérienne j'ai opté pour un 32 alors que généralement je roule en 34 sur les épreuves autres que coupes de France), ces détails sont importants.
Sur ce type de reco, on ne va pas chercher à gagner 1sec sur un passage. On passe, on repère le passage difficile et le jour de la course on n'est pas surpris. On saura également comment gérer une montée : si la bascule est loin ou pas et si derrière on peut récupérer.

Privilégiez quand même le début et la fin de course. Le début car c'est souvent là que se joue la course et que se font ou se défont les petits groupes. La fin car en cas d'arrivée à plusieurs vous saurez à quoi vous attendre pour mieux vous préparer.

Reco "XCO"

Là on touche quelque chose de bien différent ou le moindre détail à son importance pendant la course. L'objectif est d'être efficace et rapide, de gagner du temps, ou d'en perdre le moins possible sur un passage délicat. On est sur un type d'épreuve qui se rapproche de la formule1, les concurrents sont souvent séparés par une poignée de seconde à l'arrivée et le placement ainsi que le rythme pris parmi les meilleurs dès le début de course sont primordiaux pour faire un bon résultat. Les courses sont courtes, autour d'1h30, donc l'effort est intense du début à la fin et l'énergie que l'on économisera sur les passages techniques pourra être utiliser pour le coté physique du circuit.

Sur une reco de ce type, on va s'arrêter, regarder, tenter, retenter, re-retenter, jusqu'à ce que l'obstacle soit avalé le plus efficacement possible. Une marche, une racine, chaque détail mérite qu'on s'y attarde pour que le jour de la course le pilote soit le plus fluide possible. Mentalement il est très important de ne pas buter en course pour ne gérer que l'effort physique et ne penser à rien d'autre qu'appuyer fort sur les pédales. Dire lors d'une reco "pas grave, j'essaie pas, je passerai en course" ne rime à rien. En course on arrive souvent bien entamé sur l'obstacle et il sera donc encore plus difficile de réussir le passage. C'est un coup à chuter et perdre énormément de temps ! J'ai aussi entendu "je ne passe pas, ça sert à rien, en course on sera à pieds". Faute ! c'est dans ces moments qu'on progresse, ce n'est pas une raison pour ne pas réussir le passage en reco. Et le jour où vous serez devant et que personne ne vous gênera ? ou alors vous n'avez aucune ambition...

Toutefois il faut connaitre ses limites et ne pas prendre de risques inconscients. Si le passage vous fait trop peur alors chercher à perdre le moins de temps possible sur l'échappatoire ou alors en passant à pieds. C'est toujours mieux que rien.

Conclusion

Prenez votre temps, chaque minute passée sur un obstacle se transformera en seconde de gagnée pendant la course ! Il ne faut rien laisser au hasard car se sont souvent ces détails qui font la différence. Si vous ne pouvez pas vous déplacer, renseignez vous, cherchez des vidéos sur internet, comme on en trouve avant les coupes de France par exemple. Vous aurez déjà un aperçu du terrain et une idée de l'effort. Vous pouvez aussi regarder les images satellites avec Google Earth ou Geoportail. Vous verrez ainsi si la région est montagneuse ou pas, herbeuse ou boisée...et plein de détail qui vous aideront à gérer l'évènement... et à dormir tranquille !

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