mardi 28 mars 2017

Coupe de France #1 à Marseille : première victoire !

Photo Fabrice Jouan
Premier round de la Coupe de France 2017 sur le site de Pichauris à Marseille. Le ciel ne nous est pas tombé sur la tête mais nous n'en étions pas loin ! C'était donc le premier objectif 2017 et il ne fallait pas se manquer pour cette rentrée des classes. Moment un peu spécial car on ne sait jamais trop où en sont nos adversaires et même qui seront les nouveaux coureurs à venir dans la catégorie. Un ancien Elite va-t-il faire régner sa loi ? Un ancien professionnel sur route sera-t-il à la hauteur sur un VTT ? Tant de questions qui ont fait monter la pression ces dernières semaines. Ajoutez à ça une météo plus qu'incertaine... Mais mon Chinois est prêt !


Les reco :

Habitué au beau parcours de Luminy, on est un peu désorienté quand on emprunte la petite route départementale qui serpente dans les montagnes pour nous amener jusqu'au domaine de Pichauris. La météo l'avait annoncé : il a plu dans la nuit de jeudi à vendredi et c'est déjà bien gras pour les reconnaissances.

La reco se passe sous un ciel clément, le terrain commence à sécher, mais je conserve un Ground Control à l'avant pour l'accroche et un Fast Trak à l'arrière pour les longues parties roulantes du circuit. Le rendement sera primordial ici.

Côté parcours, un peu comme les pneus, j'accroche à moitié : trop roulant selon moi, les bosses sont rapides, il faut faire marcher la puissance et les coureurs ont un bon visuel. Pas trop technique tout ça... Niveau descente c'est guère mieux, on a des enfilades très rapides, avec des gros freinages... et 3 parties plutôt techniques, dont 2 goulets et un double (triple ?) saut. Je coince comme à mon habitude sur ce passage, mais finalement je me lance et me débloque psychologiquement.

Le Team Creuse Mainsat Evaux décide de ne pas installer la tente et finalement nous n'avons pas eu tord ! Le samedi matin, après une nuit très ventée, la plupart des Teams ont retrouvé leur tente en bien mauvais état, parfois à plusieurs 10aines de mètres de leur lieu initial.

Le Jour J :

Photo Fabrice Jouan
Il est 6h20, on part de l'hotel pour se rendre sur le site à 50min de route. Pas de pluie pour le moment, elle est annoncée à 9h puis surtout à 10h. Je change d'avis et laisse de côté la combinaison manche longue pour prendre le traditionnel maillot un peu moins chaud. Je commence l'échauffement un peu tard, à 7h30, et on sent déjà quelques gouttes tomber. La météo avait peut être anticipé le changement d'heure car le déluge arrivera 1h plus tôt et c'est sous des trombes d'eau que nous nous dirigerons sur la ligne de départ pour la mise en grille à 8h15. Surprise : pas d'électricité ! On va attendre transi de froid jusqu'à 8h40 que l'on veuille bien nous laisser partir et les 4,5 tours de circuit initialement prévus se transformeront en 4 tours à la demande des coureurs.

Photo Anne-Sophie Haverland
Jérémy Mounier, vainqueur du général 2016, étant absent, c'est moi qui hérite de la plaque numéro 1 (4001 en fait). Coup de sifflet, je décide de ne pas prendre les devants et je me place sagement dans la roue de Julien Farnier, habitué des départs rapides. Il hausse le ton dans la longue montée mais je reste patient. J'ai décidé de produire mon effort une 100aine de mètres avant la bascule pour aborder les descentes en tête. Le terrain a bien changé et il faudra être prudent pour ne pas glisser et ne pas percer avec les pneus que j'ai monté en version S-Work (version légère qui favorise le rendement au détriment de la solidité).

Photo Fabrice Jouan
Le premier goulet passe bien, mais dans le second je préfère assurer en passant à pieds car c'est devenu un vrai ruisseau. Le saut passe bien aussi. Je boucle le premier tour avec 15sec d'avance sur Eric Vialat et quelques secondes de plus sur Guillaume Philippe. Je m'étonne même de voir Eric à mes trousses, lui qui rentrait juste dans le top 10 l'an dernier. Ils sont 2 et il faudra donc se méfier car la longue piste roulante sera à leur avantage.

Au 2ème tour, même si je dois freiner juste avant le saut pour ne pas percuter la moto ouvreuse (grrrr) j'augmente mon avance de 6 sec et Eric s'est débarrassé de Guillaume Philippe. Il m'a toujours en point de mire, ce qui ne me plait guère.

Dans le 3ème tour, je chute bêtement en voulant remettre mon gel vide dans ma poche. Les doigts transis de froid, je n'arrive pas à trouver l'entrée et je passe par l'avant du vélo en buttant dans une pierre. Je remets le gel vide dans ma poche et je repars. 2ème erreur, je tombe en voulant doubler un coureur dans un passage étroit. Pas grave, il faut rester concentrer. Sans ces 2 chutes, j'aurai pu augmenter mon avance sur Eric, mais du coup je concède 4 sec. Mon avance est donc de 15 sec environ à l'entame de la dernière révolution. 

Cette dernière boucle va être un calvaire. J'arrive à maintenir un petit écart mais nous rattrapons de plus en plus de coureurs. Sur la piste roulante, aucun problème, on peut doubler, mais dans les singles... il faut jouer de la voix pour se faire entendre car apparemment se faire doubler par la moto ouvreuse ne leur suffit pas à comprendre qu'il faut s'écarter. Mais la voix ne suffit pas non plus il faut croire !

Photo Anne-Sophie Haverland
Premier gros énervement quand demandant bien avant le goulet de me laisser passer je me vois contraint de changer de trace en plein milieu des rochers ! Résultat : je plonge tête la première dans la grosse flaque. Quelques secondes de perdues et Eric qui se rapproche.

Deuxième gros gros énervement quand un coureur préfère accélérer plutôt que de s'écarter !!! Je vais devoir subir derrière lui pendant de longues secondes alors qu'Eric n'est qu'à une poignée derrière ! "mon gars tu m'as pourri la course" je lui lance quand je peux enfin le doubler. Bordel j'viens de lui prendre 20min, il n'est pas à 5sec prêt en se poussant non ??? Du coup Eric revient sur moi et là il vient à mon niveau me dire "calme toi Antho, je ne te la ferai pas de travers sur la ligne". Dans ma tête ça bouillait. Tant d'effort pour devoir tout recommencer à 1km de la ligne d'arrivée. J'aborde la dernière descente devant, je passe le saut, mais Eric est bien à mes fesses. On passe les cailloux l'un derrière l'autre et dans ma tête je me revois échouer au sprint comme à Oz en Oisans. Y a quoi contre moi pour que je termine encore 2ème ??? Je lance mon sprint en surveillant Eric sur le côté, on n'est pas à fond, mais je conserve un vélo d'avance sur la ligne. Directement après la ligne je le remercie pour son attitude. Je crois qu'il était déjà sur un nuage de faire 2ème mais il aurait largement pu me disputer la victoire.

Photo Anne-Sophie Haverland
Une fois les pieds à terre, c'est l'horreur : il fait froid, tremblements, je demande à une personne de m'abriter un moment sous son parapluie. Je repars en direction du véhicule et m'arrête sous une tente. Incapable de remonter sur mon vélo, je le pousse en tremblant. Une fois au camion, je m'enroule dans une grosse couverture pour retrouver un peu de chaleur et me remettre. Je ne profite même pas de la victoire, je n'ai pas pu lever les bras, pas de micro à l'arrivée. Étrange sensation peut-être due à notre arrivée au sprint qui laisse un goût d'inachevé malgré le résultat.




Photo Christian Vergnaud
Je remercie mes parents pour avoir assurer la zone technique dans ces conditions. J'avais insisté pour qu'ils viennent car, sans l'avouer, c'est peut-être prétentieux mais je n'imaginais pas faire autre chose que m'imposer sur cette manche. Le moral était remonté à bloc, je l'avais annoncé à certaines personnes depuis quelques semaines et il ne fallait pas se louper.
Je remercie aussi le team Creuse Mainsat Evaux pour l'organisation du week-end. Ils ont vu ce que c'était quelqu'un de tendu avant une course, mais je pense que c'est bon, j'ai su me faire pardonner ;).
Je remercie les transports aériens de livrer des cadres chinois aussi vite. Payé mercredi, reçu mardi... qui dit mieux ? C'est d'ailleurs une grande fierté que d'avoir gagné sur ce type de vélo, juste pour montrer à ceux qui n'ont pas cru en moi que je pouvais mettre une marque à l'honneur.


Classement top 30 scratch (entier ICI et détail des tours ICI) :
1 GAUTHIER Anthony - CREUSE MAINSAT EVAUX - 1h20:45.321
2 VIALAT Eric - XC 63 - 1h20:45.859 +0.538
3 PHILIPPE Guillaume - 1h21:45.220 +59.899
4 GILLARD Romuald - CUBE PRO FERMETURES - 1h22:23.638 +1:38.317
5 PITTON Julien - CLUB VIENNOIS D`ANIMAT CY - 1h22:47.255 +2:01.934
6 FARNIER Julien - V.S. ROMANAIS PEAGEOIS - 1h23:00.542 +2:15.221
7 BUSONERA Eric - A.C.MARSEILLE EST - 1h23:12.594 +2:27.273
8 LECOURT Steve - GARDANNE VELO - 1h23:18.775 +2:33.454
9 LEJEUNE Nicolas - CREUSE MAINSAT EVAUX - 1h23:32.399 +2:47.078
10 CHIRIS Yann - OC RAPHAELOIS - 1h24:26.682 +3:41.361
11 GUEVEL Nicolas - OC RAPHAELOIS - 1h24:31.569 +3:46.248
12 SIRE Nicolas - AIZENAY VELOS SPORTS - 1h24:33.812 +3:48.491
13 DURIN Nicolas - CLUB VIENNOIS D`ANIMAT CY - 1h24:52.661 +4:07.340
14 PASSADE SAINT AUNIS Stephane - 1h24:52.899 +4:07.578
15 GIRAUD Mickael - AVENIR CYCLISTE ROGNONAS - 1h25:04.445 +4:19.124
16 CHEDHOMME Morgan - VC MUREAUX - 1h25:05.309 +4:19.988
17 POMMELET Eric - PIGNON CYCLE KLUB - 1h25:58.207 +5:12.886
18 BAUMONT Benjamin - VTT SAINT AMAND LES EAUX - 1h26:05.164 +5:19.843
19 MESTRE Romain - SEDAN SPRINT CLUB - 1h26:14.774 +5:29.453
20 BALAY Leonard - TEAM COTE DE GRANIT ROSE - 1h27:24.857 +6:39.536
21 PELLETIER Alexandre - VELO CLUB ORNANS - 1h27:35.199 +6:49.878
22 SANZ Thomas - CALVISSON VTT - 1h28:15.425 +7:30.104
23 DOMMAIN Laurent - VTT GAURIAC 33 - 1h28:19.620 +7:34.299
24 NICOLAY Ludovic - R.O. CHAMBON FEUGEROLLES - 1h28:31.565 +7:46.244
25 CAMERA Julien - RO SANARYENNE - 1h28:43.497 +7:58.176
26 PAROT Sylvain - CREUSE MAINSAT EVAUX - 1h29:05.585 +8:20.264
27 MARTIN Nicolas - VTT SA VERDUN - 1h29:10.690 +8:25.369
28 BASTIAN Guillaume - A.C.MARSEILLE EST - 1h29:21.424 +8:36.103
29 4LE GOFF Nicolas - RO DE BRIGNOLES - 1h29:22.073 +8:36.752
30 CHABERT Guillaume - VTT LOZERE - 1h29:42.786 +8:57.465


Photo Christian Vergnaud
J'ai aimé :
- L'attitude d'Eric Vialat qui a tenté de me rassurer en revenant sur moi et qui a été vraiment fair play.
- Le vélo qui fonctionne à merveille.
- Retrouver les copains des autres Teams : qui d'autre qu'un sportif à l'occasion d'avoir des amis aux 4 coins de la France ?
- Les gens qui ont vu la gène occasionnée par les retardataires. "oh jolie chute dans le goulet quand l'autre ne te laissait pas passer" ou encore "la moto t'a bien arrosé tu as du râler qu'il roule aussi prêt de toi et t'en mette plein la tête"...
- Le kilo de Haribo que j'ai gagné.

J'ai pas aimé
Photo Christian Vergnaud
- Le comportement de certains coureurs qui n'acceptent pas de s'écarter rapidement.
- La moto ouvreuse qui apparemment n'était pas très au point pour cette première course.
- Le site sans douche, sans lavage vélo, sans électricité pour notre départ. C'est la moindre des choses : on arrive au levé du soleil pour nous échauffer, ce serait quand même respectueux qu'on ne nous laisse pas sous la flotte à poireauter.
- Les heures de reco réservées aux Elites... qui viennent rouler en dehors de leurs heures... donc au final ça ne fait que plus de monde sur un créneau encore plus réduit.
- Le trou de 3h le samedi midi juste pour permettre aux Elites de faire une nouvelle reco alors que nous (et les filles du dimanche matin) courrons à 8h30, s'échauffant presque de nuit, et sans aucun spectateur car qui va venir sur le site aussi tôt ?
- Les arbres et les rochers sans protection dans les descentes : il faut attendre des accidents pour qu'on y place des bottes de paille.
- La suite artificielle de rocher avant la ligne d'arrivée : sans intérêt pour les coureurs et pour les spectateurs.
- La date d'aujourd'hui qui signifie beaucoup...
- Réussir à monter sur cette marche sans elle.


Maintenant place à un peu de repos car il faudra de nouveau être opérationnel dans 3 semaines pour la 2ème manche à St Pompon en Dordogne.

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