mardi 6 janvier 2015

Progresser par l'adversité

Départ du Run Tour 2011
Pourquoi ne pas se contenter de rester dans sa discipline de "prédilection" plutôt que de tenter le diable en s'alignant en route ou en cyclo-cross, là où on est le moins à l'aise ? Il serait facile de ne faire que du VTT pour mettre toutes les chances de son côté mais la progression serait-elle la même ? Ne faut-il pas chercher à se mettre en danger pour dépasser ses limites ? Voilà une petite réflexion sur une façon de progresser sans gagner et en se faisant battre à plat de couture !


J'ai connu des vttistes qui marchaient plutôt fort, mais qui se contentaient de gagner les courses UFOLEP du coin, sans jamais vouloir s'aligner sur une FFC. Question de fédération ? non, je pense qu'il s'agissait plutôt de la peur de ne pas monter sur la caisse, même s'ils en avaient réellement les moyens. On peut dire ça du type qui s'aligne année après année sur le championnat de France UFOLEP pour enchainer les titres ! Attention, c'est une image, je ne vise personne et ne dévalorise aucune fédération. Ce champion s'en sortirait comment s'il s'aventurait un peu hors des sentiers qu'il connait pour se confronter à des coureurs d'une autre fédération ?

C'est ma mentalité : courir sans avoir peur de finir loin pour passer un cap en cherchant à se dépasser. Pour ça, je cours quelques fois sur route quand le calendrier me le permet, et j'enchaine les cyclo-cross...même pour prendre des raclés. Mais cette façon de voir ne s'invente pas. Je l'ai apprise à mes dépends en changeant de région au cours de mes études. A cette période j'étais bien obligé de courir dans un autre comité, et donc contre des coureurs que je ne connaissais pas, ou alors que de nom.

Voir ailleurs ce qui se passe

Championnat de Champagne 2012 au Mont Aimé
J'ai donc trainé mon VTT et mon cyclo-cross en Bourgogne puis en Champagne-Ardennes, non pas par plaisir d'aller courir loin, mais parce que j'y ai vécu plusieurs années. J'y ai pris des claques, finissant loin en VTT et bien plus loin encore en cyclo-cross. Mais j'ai progressé ! enfin je pense.

Quand on gagne, la course nous a généralement semblé facile. On impose notre propre rythme, donc forcément on ne va pas aller chercher au plus profond de soi. Par contre quand on subit ce n'est pas la même ! Et subir est la meilleure façon de se dépasser et c'est en se dépassant qu'on apprend à souffrir, à oublier la douleur et qu'on progresse. CQFD.

Autre particularité de courir dans une région différente : on ne connait pas la valeur de nos adversaires. On est ainsi moins influencé psychologiquement et on hésitera moins à suivre un coureur. C'est dans ces moments qu'on se surpasse ! Et finalement on a réussi ? alors pourquoi ce même gars termine 20 places devant nous en coupe de France ? Voilà une raison de s'accrocher sur les futures courses !

Une remise en question permanente

Une autre valeur que je défends : toujours se remettre en question et ne pas partir vainqueur sur une course parce que le week-end précédent on avait de bonnes jambes. Il faut douter à chaque course de ses capacités car on ne sait pas comment va réagir notre corps à l'effort ou comment se seront préparés les autres coureurs. C'est bien pour cela qu'on ne doit jamais les sous-estimer ! Un jour on est bien, et un jour on peut complètement passer au travers. Il faut avoir une certaine confiance pour ne pas partir perdant, mais tout en sachant qu'on ne sera pas forcément gagnant non plus. Etre méfiant peut éviter bien des erreurs en course !

Changer de discipline

Cyclo-Cross de Commentry 2014
On dit bien qu'à l'entraînement il faut travailler ses points faibles. Alors quoi de mieux que de travailler ses points faibles en course ? mais dans une autre discipline que celle où on se sent le mieux. C'est bien pour cette raison que depuis 2 ans j'essaie de placer des courses sur route dans mon calendrier. Non pas que j'aime ça, loin de là, mais parce que je me rends compte que les qualités que peut m'apporter cette discipline me font défaut sur mon VTT. Combien de fois je me suis fait lâcher en course par manque de puissance sur le plat ? Ou simplement pour tenir les roues sans trop se fatiguer, stratégie préférée de pas mal de "routier".
Pareil pour le cyclo-cross : on y travaille la puissance, l'explosivité et c'est une discipline où on se bat pendant 50min pour une poignées de seconde sans rien lâcher. Imaginez qu'on puisse tenir 1h30 à l'allure d'un cyclo-cross ! c'est bien ce que font les meilleurs pourtant : ils relancent à tous bouts de champs et ne laissent aucune seconde à leurs adversaires.


C'était juste une petite réflexion sur un moyen "mental" de progresser... parce que le mental, en vélo, c'est presque plus important que les jambes !

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